• OHMi Nunavik
  • Financement : Bourses doctorales FQRSC et CRSH Pirursiaq
  • Doctorat en Géographie et écologie de la Santé
  • Université de Montréal
  • Projet associé : Plante / fleur cultivée

Photo A.Lamalice

 

J'ai suivi un cursus classique en géographie à l’Université du Québec à Montréal jusqu’à l’obtention d'une maîtrise (master 2) en 2014. Mon mémoire portait sur les impacts socio-environnementaux des projets miniers à ciel ouvert en Amérique latine.

Après m'être impliquée dans le projet AGreenCulture de l'OHMI Nunavik en 2015, je tenais à réaliser ma thèse dans le cadre des activités de l’Observatoire Hommes-Milieux international du Nunavik (OHMI).

 

Ce doctorat a pu ainsi être initiée en septembre 2015 ; il est réalisée en cotutelle entre la France et le Canada. Il porte sur les enjeux de santé environnementale et de bien-être au sein des populations Inuit du Nord du Canada à travers la transformation des rapports hommes/milieux et la restructuration du système alimentaire.

 

 

Ma recherche doctorale

Mots-clés : Système alimentaire durable, agriculture circumpolaire, Arctique, recherche-action participative, ethnobotanique, nutrition, Inuit

Encadrement : Sylvie Blangy, IR CEFE/CNRS, UMR 5175, Directrice de l'OHMI Nunavik et du GDR PARCS "Participatory Action Research & Citizen Sciences". Jean-Louis-Martin, Directeur de recherche, HDR CEFE/CNRS, UMR 5175 Directeur du Département DGSE "Dynamique et Gouvernance des Systèmes Ecologiques". Thora Martina Herrmann, professeure agrégée, Département de géographie de l’Université de Montréal

Résumé : Chez les Inuit du Nunavik, la pratique des activités de subsistance, au cœur du système alimentaire traditionnel, a été centrale dans la structuration sociale, imposant notamment un mode de vie nomade pour assurer un approvisionnement suffisant en nourriture au fil des saisons. Ces activités de chasse, de pêche et de cueillette continuent aujourd’hui de jouer un rôle important dans le maintien de la culture, de la langue et du bien-être inuit, mais leur pratique est de plus en plus limitée, notamment à cause de la sédentarisation et du coût élevé du matériel nécessaire. Ainsi, les denrées importées aussi dites « euro-canadiennes » représentent actuellement plus de 80% de l’assiette inuit. Cette transition drastique est associée à l'émergence de problématiques de sécurité alimentaire et de santé car elle est propice aux maladies métaboliques de surcharge et à leurs co-morbidités (syndrome métabolique, obésité, diabète, hypertension artérielle, dyslipidémies, maladies cardiovasculaires, certains cancers) et exacerbe les pathologies chroniques liées à l'âge (par exemple de type ostéo-articulaire). En outre, les denrées euro-canadiennes sont non seulement de faible qualité nutritionnelle, mais elles sont également très coûteuses en raison des frais de transport et d’entreposage.

Les recommandations actuelles sont de maintenir ou d’augmenter la quantité d’aliments du terroir déjà consommée, car ce type de nourriture contribue au bien-être physique et psychologique des Inuit, de réduire la consommation de produits du marché de faible qualité nutritionnelle et d’accroître la portion de nourriture du marché de bonne qualité (tels que les fruits et les légumes, les graines (céréales et légumineuses) et les produits laitiers) (Blanchet et Rochette 2008). Or, ces derniers sont difficilement accessibles, car leur acheminement par avion tend à les abîmer et surtout à en faire grimper le prix (Huet et al. 2012). En somme, la sécurité alimentaire globale s’améliorerait avec un meilleur accès aux aliments du marché de bonne qualité (Chan et al. 2006 ; Ford 2009) et c'est un des objectifs qui doivent être ciblés en priorité comme levier d'action.

Cette thèse vise à développer et instaurer des solutions alternatives, adaptées à la culture de ces régions nordiques éloignées. Plus précisément, elle s’intéresse à la sécurité alimentaire en proposant la mise en œuvre de projets horticoles innovants permettant un approvisionnement en produits frais, localement disponibles et à coût réduit. Dans les milieux nordiques isolés des grands centres, l’innovation sera la clé de l’adaptation et de la résilience à une époque de changements socio-culturels et environnementaux très rapides (Avard 2015). L’objectif principal de cette démarche est d’améliorer le bien-être et la santé de la population Inuit en explorant le potentiel de l’agriculture circumpolaire pour la construction d’une nouvelle stratégie alimentaire qui se veut durable et adaptée culturellement. Trouver des moyens d'adaptation qui répondent aux besoins locaux et qui soient compatibles avec les normes culturelles est un défi majeur pour les populations inuit du Canada (Pearce et al. 2015) et nous soutenons que les projets de serres peuvent compter parmi ces moyens. Plusieurs initiatives ont été menées en ce sens. Ainsi, depuis 2009, "chercheurs, instances gouvernementales et acteurs communautaires ont œuvré pour le développement d'un projet pilote de culture en serre au Nunavik" (Avard, 2013 ; 2014). Les premiers résultats sont très prometteurs (Avard 2015). Toutefois, dans une optique de pérennisation de l’approvisionnement en aliments à haute valeur santé et d'amélioration des rendements, de nombreux défis techniques et organisationnels doivent encore être résolus.

Mes productions scientifiques

Mon CV