Abstract :

La lumière artificielle nocturne (ALAN, pour artificial light at night) constitue une nouvelle menace pour la biodiversité à l’échelle mondiale. ALAN affecte les rythmes biologiques, la valeur sélective des individus, les mouvements des espèces et a des effets en cascade sur les écosystèmes. Pour tous ces effets négatifs avérés, la lumière artificielle nocturne est désormais considérée comme une pollution à part entière : la pollution lumineuse. Pour lutter contre cette pollution, plusieurs territoires tentent actuellement de définir et mettre en œuvre un “réseau écologique sombre”. En soulignant l’importance de l’obscurité comme nouvelle dimension de la connectivité écologique, ce concept offre une double perspective pour une préservation intégrée de l’environnement nocturne : lutter contre l’homogénéisation et la fragmentation des habitats d’une part, et insérer les théories de la conservation dans les pratiques d’aménagement d’autre part. Ainsi et au-delà de la dimension instrumentale technique qu’il peut revêtir, nous posons l’hypothèse que l’intérêt du réseau écologique sombre réside surtout dans le rôle qu’il peut tenir pour faire émerger une démarche collective de gouvernance environnementale autour de la préservation de l’obscurité. C’est ici que se positionne le programme Paysages des nuits du Haut Vicdessos, qui vise à accompagner la territorialisation de la préservation de l’environnement nocturne dans cette vallée des Pyrénées. Pour ce faire, nous considérons les paysages tour à tour comme cadre d’analyse interdisciplinaire des interactions socioécosystémiques au sein du système valléen (WP1) et comme outil d’action collective permettant de réorganiser les interactions entre humains et non-humains dans le sens de la durabilité (WP2).

Translated abstract :

Artificial light at night (ALAN) is a new threat to biodiversity on a global scale. ALAN affects biological rhythms, the fitness of individuals, the movements of species and has cumulative and cascading effects on ecosystems. For all these proven negative effects, ALAN is now considered as a pollution in its own right. To combat this pollution, several territories are currently trying to define and implement a ‘dark ecological network’. By highlighting the importance of darkness as a new dimension of ecological connectivity, this concept provides a double perspective for an integrated preservation of the nocturnal environment: to fight against the homogenisation and fragmentation of habitats on the one hand, and to insert conservation theories into land-use planning practices on the other. Thus, beyond the technical instrumental dimension that it can provide, we hypothesise that the interest of the dark ecological network lies above all in the role that it can play in bringing about a collective approach of environmental governance around darkness preservation. This is where the Paysages des nuits du Haut Vicdessos programme takes place, as it aims to support the territorialisation of the preservation of the nocturnal environment in this Pyrenean valley. To this end, we consider landscapes as a framework for interdisciplinary analysis of socio-ecosystemic interactions within the valley system (WP1) and as a tool for collective action allowing the reorganisation of interactions between humans and non-humans in the perspective of durability. (WP2).