Le port de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) se trouve confronté au moins à quatre types d’enjeux. Le premier concerne sa participation au développement local qui, dans le cas d’un port insulaire, revêt un caractère vital et un sujet politique sensible. Sa proximité avec le canal de Panama, octroie ensuite à l’organisme une perspective d’insertion dans un espace mondialisé, mais pose un défi infrastructurel et organisationnel aux décideurs locaux. L’acceptabilité de l’emprise nécessaire pour satisfaire cette ambition relève d’un enjeu environnemental, et indirectement touristique. Enfin, un quatrième enjeu concerne l’évolution de la gouvernance du port dont le régime a changé en 2012 et qui doit désormais assumer les missions d’Autorité Territoriale que ce statut de Grand Port Maritime lui confère.
Le projet ici proposé vise à mettre en évidence le système d’acteurs qui préside au fonctionnement portuaire et à poser les bases d’une « écologie des ports ». Un organisme portuaire ne saurait se réduire à la seule dimension infrastructurelle. Les facteurs humains tiennent une place prépondérante dans son destin. Celui-ci s’incarne à travers une multitude de décisions, prises par des acteurs très différents, tout au long de la chaîne logistique et dont la somme produit des effets, plus ou moins positifs. La construction d’une écologie des ports participe de la mise à jour de ce système décisionnel afin de mieux saisir les perspectives potentielles d’un port confronté à la nécessité d’une adaptation permanente aux changements.