Depuis des siècles les écosystèmes forestiers sont impactés par les activités humaines, de façon plus ou moins directe, intense et durable, selon le type de forêt concerné et le type d’impact exercé. Un des principaux facteurs d’impact humain sur les systèmes forestiers est l’utilisation de la ressource ligneuse pour le bois et la production de charbon de bois. En effet, depuis les époques préhistoriques jusqu’à l’avènement de l’industrie moderne, le bois et le charbon de bois sont les principales sources d’énergie pour les activités préindustrielles et industrielles. Pour se procurer cette source d’énergie l’homme a déboisé de grandes surfaces forestières, avec des conséquences souvent très intenses et durables. D’une part, une forte quantité de biomasse est extraite rapidement du système et induit un déséquilibre de l’état du système. D’autre part les terrains, une fois déboisés, sont sans protection face aux aléas climatiques et peuvent être érodés et donc dégradés durablement. Les écosystèmes qui se redéveloppent sont issus de successions secondaires présentant des compositions, structures et fonctionnements différents de ce qui précédait la perturbation anthropique, adaptés aux nouvelles conditions environnementales. Pour identifier cette relation homme/milieu dans le Pays de Bitche nous proposons des recherches postdoctorales combinant l’analyse des sources historiques écrites et l’analyse anthracologique de charbonnières. La reconstitution de l’histoire et de l’impact de l’utilisation des ressources ligneuses sur le passé et l’état actuel des forêts devrait contribuer à définir le patrimoine naturel du Pays de Bitche et donc à le valoriser et/ou le protéger, dans un contexte socio-environnemental en mutation.